Comment gérer les conflits ?

Que sont les conflits ?

Il existe plusieurs définitions du conflit. La première vient du latin « conflictus », il signifie le choc, la lutte, le combat, la guerre. Il conduit à une notion de victoire et de défaite pour les parties du conflit. Le deuxième sens signifie la rencontre de sentiments ou d’intérêts qui s’opposent, entraînant ainsi des désaccords ou des querelles. Cette opposition peut conduire à un conflit ouvert. Le conflit est également le signe d’un blocage des mécanismes habituels, un élément de rupture par rapport aux chemins de pensée que l’on a l’habitude d’emprunter. 

Le conflit possède plusieurs facettes. Nous pouvons le définir par ce qu’il est en tant que tel à savoir son origine, les personnes qu’il oppose et la façon dont il s’opère. Nous pouvons également le définir par ses conséquences, les effets qu’il produit, le déséquilibre qu’il entraîne et la dynamique qu’il initie. Enfin, nous pouvons le définir par la façon dont il se transforme, s’il disparaît, s’il évolue, s’il se déplace vers d’autres sphères.

Les causes du conflit

Identifie les causes d’un conflit est essentiel pour le traiter et l’exploiter comme moteur d’une dynamique nouvelle. Tout d’abord, il existe plusieurs types de conflits : 

  • Les conflits d’idées, où un désaccord apparaît selon les opinions de chacun des participants. 
  • Les conflits de valeurs qui relève de la vision du monde propre à chaque individu.
  • Les conflits d’intérêts, où chacun défend sa position afin de protéger sa propre personne.
  • Les conflits d’égo ou de jalousie.

Si nous pouvions déterminer les causes des conflits, il nous serait possible de les éviter, ou alors de les traiter de façon à ce qu’ils deviennent bénéfiques. Nous y gagnerions ainsi en temps, en énergie et en souffrances.

Le conflit est naturel, il est impossible que nos opinions soient perpétuellement alignées sur celles des personnes que nous côtoyons au quotidien. Lorsque nous vivons ou travaillons ensemble, lorsque nous vivons ensemble, nous arrivons forcément sur des points de désaccords plus ou moins importants sur le fonctionnement concret au quotidien. Ce qui convient à l’un ne convient pas toujours à l’autre et vice versa.

Le conflit est également le signe que chacun des participants a exprimé sa position, ce qui reflète l’intention de parvenir à une solution. Se taire quand nous ne sommes pas d’accord relève davantage d’une forme d’abandon et peut résulter en un conflit intérieur, ce qui peut s’avérer par la suite malsain pour la relation qu’entretiennent les parties prenantes du conflit. Une relation sans aucun désaccord est parfois le signe que l’un des deux partenaires n’ose pas s’affirmer, ou que l’un ou l’autre s’est entièrement désinvesti de la relation. Dans les deux cas, cette relation n’aboutira pas, qu’elle soit professionnelle ou personnelle. Les conflits sont donc naturels et sains pour toute relation.

Les conséquences

Le conflit, bien qu’il soit nécessaire à la survie d’une relation, reste toutefois un moment délicat. Il entraîne souffrances et tensions, parfois même de la violence. Le problème concerne donc la résolution du conflit, la façon dont elle s’opère. Parfois, le conflit n’est pas résolu et conduit à une guerre ouverte entre les protagonistes. C’est ce type de conflit qu’il est nécessaire d’éviter dans tous les domaines de la vie, au niveau personnel ou professionnel. Dans ces conflits, de la violence peut apparaître. La violence peut être verbale, physique ou psychologique. Elle peut être tournée vers l’autre mais également vers soi-même. La violence est le signe d’une impuissance, elle reflète l’évidence que le conflit n’a pas pu être résolu de façon constructive. Elle montre que les différentes tentatives de résolution ont été infructueuses et qu’il n’existe plus d’autres moyens pour résoudre le problème en question. Pour éviter cette violence, génératrice de stress, de tensions, de souffrance, il serait donc intéressant de connaître les causes de conflits pour agir en prévention.

Les différentes phases d’un conflit

  • Désaccord

Ce terme de “désaccord” est un terme générique et peut signifier : des opinions différentes sur un même sujet, une décision vécue comme injuste par l’une des deux parties ou encore un manque de valorisation de l’un ou de l’autre. Tous les désaccords ne mènent pas à des conflits, la plupart du temps, nous arrivons à entendre l’avis de l’autre si celui-ci s’exprime.

  • Tension

C’est dans l’étape de tension que se crée le rapport de force menant au conflit, de type domination-soumission. Le plus souvent la personne “dominée” a des ressentis négatifs (tristesse, frustration, sentiment d’injustice) qu’elle n’exprime pas pour diverses raisons (hiérarchiques, affectives, sociales ou culturelles). Il arrive même que la personne qui domine ne s’aperçoive même pas du malaise qu’elle a entraîné.

  • Blocage

Les personnes ne communiquent plus, ce qui ajoute de l’incompréhension aux non-dits déjà nombreux. Cela empêche les sentiments négatifs d’émerger de façon constructive, ce qui les renforce davantage. On pense alors que le problème n’est plus la situation mais l’autre personne elle-même. On cherche des moyens pour mieux vivre la situation : on se plaint, on dévalorise l’autre ce qui aggrave encore la situation

  • Éclatement

À un moment donné, on ne peut plus se taire. On profite d’une situation pour lancer une petite phrase assassine, une pique discrète, une remarque un peu déplacée pour que l’autre explose en premier et porte ainsi la responsabilité du conflit. 

  • Résolution

Il suffit parfois, quelle que soit l’étape du conflit, de communiquer de façon constructive et contrôlée, en disant ce qui précisément nous gêne sans nous montrer blessant et en proposant des solutions au lieu de nous taire et de ruminer dans notre coin. Mais c’est aussi précisément ce qui est compliqué.

Comment éviter le conflit ?

Comment anticiper ces situations conflictuelles avant mêmes qu’elles interviennent ? L’une des premières qualités à développer est le sens de l’observation et de l’auto-observation. Lorsqu’une situation problématique se dessine, nous le ressentons généralement, notamment physiquement. En effet, nous sentons une tension physique et mentale, comme une sorte de malaise intérieur. Nous ressentons déjà qu’un moment désagréable se rapproche et qu’une opposition, souhaitée ou non, se forme. Dans l’attitude de l’autre nous observons généralement des premiers signes de tensions, de la crispation, des gestes ou des mots qui révèlent un désaccord. Ces tensions sont le signe que peut-être nous sommes en train de faire quelque chose de travers. Il est nécessaire de détecter ces éléments afin de prendre du recul et se rendre compte que nous entrons dans une phase de conflit. Quand ces tensions sont détectées, se rendre compte de leur présence à plusieurs reprises doit nous conduire à nous remettre en question, à se dire que nous sommes probablement en train de faire quelque chose d’inefficace. Voici quelques questionnements permettant de prendre du recul et de mieux analyser la situation dans laquelle vous vous trouvez :

  • Qu’est-ce que j’essaie de faire ?
  • Comment je m’y prends pour le faire ? 
  • Quelle réaction cela produit chez l’autre ?

Les réponses à ses questions permettent de mettre en lumière la dynamique de la relation qui s’est installée. Cela conduit à prendre conscience et à comprendre quels comportements modifier afin de générer un apaisement mutuel.

En revanche, parfois le conflit est déjà entamé et il causes des souffrances, des pertes d’énergie ou de l’épuisement mental. Dans ce cas, il existe plusieurs solutions afin de résoudre le conflit et de retrouver une relation apaisée.

Comment résoudre le conflit ?

Il existe trois façons de résoudre un conflit. Identifier la méthode vous permettra de mieux analyser le conflit en question. La méthode à employer dépendra du conflit en question. Ce sur quoi il porte, mais aussi des positions exprimées par rapport à la situation.

  • La force
    Il s’agit sans doute la méthode la plus rapide pour atteindre la fin d’un conflit. Dans cette situation, c’est celui qui détient le plus de pouvoir sur l’autre qui impose sa position, souvent sans réellement écouter le point de vue de l’autre. C’est efficace, et l’on peut passer à autre chose. Ceci étant, cette solution est propice à de nouveaux conflits, et à tendance à laisser chez le « perdant » un ressentiment qui sera malsain pour la relation. 
  • Le compromis
    Le compromis, c’est quand les positions de chacun sont trop éloignées pour que l’on puisse réellement trouver une solution qui réponde aux envies de tous. Il va donc falloir que chacun cède un peu de terrain afin d’essayer de rejoindre l’autre.
    La décision sera donc prise ensemble, en tenant compte de chaque partie présente, et en choisissant le meilleur compromis. Toutefois, le compromis laisse les deux parties en situation d’insatisfaction. On dit d’ailleurs qu’un bon compromis laisse tout le monde mécontent. 
  • Le consensus
    Le consensus, au contraire du compromis, laisse tout le monde content. Il s’agit de l’option qui permet de répondre aux envies et besoin de chacun. Le consensus s’obtient lorsque l’on trouve une solution qui plait à tous. Évidemment, c’est la meilleure manière de résoudre un conflit.

Alors si le consensus est la solution privilégiée pour répondre le conflit, il faut désormais se mettre dans les conditions pour l’atteindre. En effet, il peut parfois être difficile d’accepter l’opinion de l’autre quand nous sommes, nous-mêmes, sujets à des tensions, au ressentiment et à la colère. 

Comment trouver un consensus ?

  • Montrer sa bonne foi.
    Il faut manifester de l’ouverture et de l’accueil envers l’opinion de l’autre. L’idée est d’établir une collaboration afin d’ouvrir la discussion et trouver ou retrouver une entente. En entreprenant cette démarche ensemble, les deux parties y gagneront.
  • Ne pas accuser l’autre.
    Il faut éviter de blâmer l’autre car la vérité de l’un n’est pas forcément celle de l’autre. Ainsi, parlez au « je » et évitez le « tu » qui est signe d’accusation ou de jugement. En parlant de votre ressenti, l’autre personne sera moins sur la défensive et vous traitera avec respect mutuel.
  • Décrire le problème.
    Identifiez clairement la situation qui vous déplaît, vos ressentis et ce que vous aimeriez changer.
  • S’ouvrir.
    Exprimez ce que vous ressentez et n’ayez pas peur du jugement. C’est en décrivant vos émotions que vous trouverez une solution au problème.
  • Rechercher des solutions ensemble.
    Toutes les idées sont bonnes à prendre, proposez des solutions et parvenez à un terrain d’entente ensemble.
  • Évaluer les solutions.
    Il faut que vous jugiez le réalisme de la solution. Résolue-t-elle le problème ou le repousse-t-elle à plus loin ? Il faut également que la solution convienne à tous et qu’aucune partie ne se sente lésée, ce qui conduirait à une potentielle autre situation conflictuelle à l’avenir.
  • Établir une entente.
    Choisissez ensemble la solution que vous préférez et entendez-vous sur la façon dont vous l’appliquerez.
  • Réévaluer la situation.
    Plus tard, vérifiez si l’entente a été respectée et si le problème est résolu. Prenez le temps d’en parler avec l’autre et d’en faire un bilan. Si la solution choisie n’a pas fonctionné, vous pouvez en essayer une autre.

Pour résumer, si vous êtes en situation de désaccord avec quelqu’un, n’hésitez pas à lui en parler et à ouvrir la discussion. Il est possible que ce conflit résulte seulement d’un malentendu ou d’une incompréhension. Il est toutefois nécessaire de régler ce problème avant qu’il ne s’aggrave et mène à des situations insolubles.

Au lieu de se demander sans cesse, « suis-je heureux ? »
« ai-je finalement atteint l’épanouissement ? », descendons nos attentes d’un cran et tentons simplement de nous sentir un peu mieux qu’hier.

Au lieu de traquer le bonheur, cueillons le mieux-être.