Notre temps de vie est généralement partagé entre notre vie professionnelle et notre vie personnelle. Il n’est pas rare que l’une empiète sur l’autre. Cela amène un déséquilibre néfaste pour chaque individu.
Un équilibre mis à mal par notre système scolaire
Dès que nous entrons dans le cursus scolaire, nous commençons déjà à percevoir que la frontière entre la vie personnelle et la vie scolaire est très fine, voire inexistante.
Les devoirs …
Les enfants et adolescents qui sont à l’école, ou qui ont choisi de poursuivre des études supérieures, doivent assister au cours qui leur sont dispensés durant la journée. Une fois rentrés chez eux, ils doivent s’atteler à la réalisation de leurs devoirs, à l’apprentissage de leurs leçons. Nombreux sont ceux qui regrettent cette façon de faire. Ils souhaiteraient ne plus avoir à étudier une fois sortis des salles de cours. Les parents devant aider leurs jeunes enfants à réaliser leurs devoirs déplorent également cette situation. Ils aimeraient passer davantage de temps à faire des activités en famille. Mais ils doivent eux aussi subir les devoirs de leurs enfants après avoir travaillé toute la journée. Cette situation est souvent source de conflits entre enfants et parents. Pourtant chacun sort d’une journée d’apprentissage et de travail plus ou moins éprouvante. Le système scolaire français est ainsi fait, nous devons nous y conformer.
… sont pourtant interdits
Il est néanmoins important de mentionner la circulaire datant du 29 décembre 1956. Elle stipule que : “aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe”. De plus, le mensuel Sciences Humaines publié en juillet 2012 par Christophe Rymarski et intitulé « Ralentir, et vite ! » va en ce sens. Ce dernier mentionne le concept appelé « Slow ». Le concept « Slow » tend à promouvoir la lenteur. Qui est donc en opposition à notre mode de vie, bien souvent trop rapide et stressant. A travers le concept de « slow education », Rymarski démontre bien que “l’éducation requiert des moments sans activité : pour asseoir les apprentissages, il est nécessaire de s’amuser, rêver, s’émerveiller, regarder, méditer, parce que ce sont autant de moments qui permettent aux enfants (comme aux adultes d’ailleurs) d’élaborer et de récapituler. Ces moments doivent s’intégrer au temps scolaire.”.
Malgré la circulaire interdisant les devoirs en dehors du temps de cours et les impacts négatifs engendrés, enfants, adolescents et parents ne peuvent y échapper. Par conséquent, la vie scolaire empiète sur la vie personnelle, à cause de notre système scolaire français .
Un équilibre rarement respecté dans le monde du travail
Une fois que nous avons terminé notre cursus scolaire, nous ne sommes plus contraints de faire nos devoirs, ou d’apprendre des leçons. Le problème reste néanmoins le même. Notre vie professionnelle interfère sur notre vie privée.
Travailler plus tard
De nombreux employés continuent de lire les mails reçus dans la soirée. Même s’ils ont quitté leur lieu de travail depuis plusieurs heures. Certains emportent même leur travail jusqu’à leur domicile. Ils effectuent donc des tâches professionnelles chez eux, hors de leur temps de travail. Cela empiète sur leur vie personnelle, leur vie de famille, leur vie de couple. Pourtant ils sont nombreux à le faire. Des chercheurs à l’université de Lehig, de Virginia Tech et de l’université de l’État du Colorado ont révélé un constat intéressant. Il y a un lien fort entre l’anxiété et l’anticipation de recevoir des emails en dehors du temps de travail. Dans un article, ces chercheurs ont démontré qu’un sentiment de débordement se fait ressentir face à ses mails. Nous lisons que : « Le mail permet aux employés de continuer à travailler comme s’ils ne quittaient jamais le bureau et, en même temps, empêche leur capacité à se détacher psychologiquement des questions liées au travail via la connectivité continue. ».
Les dangers
L’harmonie entre la vie personnelle et professionnelle est difficilement respectée. Cette pratique, répétée sur une longue période, entraînera des conséquences dangereuses sur la santé mentale et physique du salarié. On parle alors d’épuisement et, dans les cas les plus extrêmes, de burn out.
Les risques d’un burn out sont nombreux. On peut parler d’atteintes physiques et psychiques graves, et d’importantes conséquences sur la vie du salarié. Des complications sont à envisager également, comme des maladies diverses : atteintes cardiovasculaires, dépression, troubles anxieux.
Tout comme l’épanouissement dans son travail est important, l’épanouissement en dehors l’est aussi, afin de prétendre à un épanouissement complet. Afin qu’un individu se sente épanoui, bien que l’épanouissement soit une notion personnelle et très subjective, il est souvent nécessaire de maintenir un équilibre. C’est équilibre doit se faire entre les différents temps de vie que nous avons : la vie professionnelle, la vie familiale, la vie sociale, la vie de couple.