Jusqu’à quel point la pression sociale nous affecte-t-elle ?

La pression sociale désigne l’influence qu’un individu, ou qu’un groupe d’individus, va exercer sur tous ses membres. Le résultat de la pression sociale est l’apparition de normes dominantes. Elles concernent l’attitude et le comportement d’un individu. 

Cette pression nous toucherait tous et impacterait notre vie sans que l’on puisse y échapper. Nous y sommes confrontés, à des degrés différents, dès notre plus jeune âge. 

La pression sociale chez les adolescents

Quand nous allons à l’école, nous pouvons déjà la ressentir. Au fil de notre scolarité nous grandissons, nous passons de l’école primaire au collège, du collège au lycée. Les examens se succèdent, et il faut désormais « choisir un métier ». Cependant nous n’avons que dix-huit ans. Nombreux sont les élèves qui se retrouvent perdus. Cette question régulièrement posée, dans le cercle familial ou scolaire, les déconcertent. 

Le webdocumentaire canadien intitulé Futur, pas sûr, réalisé par Marie-Claude Fournier, démontre bien qu’une forte pression est mise sur les élèves quant à leur choix de carrière. Le webdocumentaire nous dévoile des statistiques recensées auprès de 300 étudiants de leur école. Ainsi en 3e secondaire, la moitié d’entre eux affirment qu’ils sont stressés par le fait de penser à leur avenir professionnel. En 4e secondaire, seulement 17 % sont sûrs de leur choix. Enfin en 5e secondaire, les trois quarts des étudiants n’ont toujours aucun projet bien défini à la fin de l’année scolaire.

pression sociale

Une grande pression se fait donc ressentir dans les écoles. Nous pouvons également  douter de sa pertinence au vu du jeune âge des élèves. Le webdocumentaire révèle bien qu’au Canada, d’après Statistique Canada, « à 25 ans, seulement 10 % de la population travaille dans le métier envisagé à 15 ans ».

Une fois adulte, entre vingt-cinq et trente-cinq ans, le stress ne nous a pas quittés. Ceux qui n’ont toujours pas trouvé leur voie professionnelle subissent des injonctions sociales. Celles-ci voudraient qu’à ces âges nous ayons tous trouvé le métier de nos rêves. 

L’angoisse représentée par la vie étudiante, puis la vie professionnelle, est donc très forte. Cependant nous subissons également des pressions concernant notre vie personnelle. 

La pression sociale chez les adultes

Avant trente ans, nous pouvons encore éviter les questions sur notre vie de couple,  le mariage, un projet de bébé. Le premier jour de notre trentième anniversaire, nous passons un cap. C’est un cap invisible, qui n’existe pas, sauf dans l’inconscient collectif.

Une norme sociale voudrait qu’au passage de la trentaine nous suivions un schéma précis. Il s’agit du schéma classique « maison, mariage, enfant » (et un chien !). Or ce n’est pas ce que tout individu souhaite une fois arriver à cet âge-là.

Malgré nos souhaits, nos projets et nos ambitions, ce schéma qui perdure depuis des décennies nous rattrape. Nous devons donc y faire face et justifier nos choix auprès de ceux qui ne les conçoivent pas. L’idée que l’on puisse souhaiter une autre vie que celle à laquelle nous étions apparemment destinés en tant que jeune trentenaire reste peu acceptée.  

Peu importe notre âge, nous faisons face à toutes ces injonctions. La société est ainsi faite. Elle prévoit pour nous le chemin que nous devrions tous emprunter, années après années. Nous pouvons décider de nous écarter de cette voie tracée pour nous dès notre naissance. C’est alors que la société et ses normes nous rattrapent. Cela crée chez nous des angoisses et du stress. Nous remettons alors en cause nos choix, même ceux dont nous étions les plus sûrs. Tous ces questionnements sont bien la preuve que nous subissons ces injonctions.

Toutefois, il est important de garder en tête que nous constituons cette société. Chacun de nous est un membre de cette société. Ainsi il est possible que nous participions,  inconsciemment, à entretenir ces injonctions dont on voudrait pourtant se débarrasser.

Au lieu de se demander sans cesse, « suis-je heureux ? »
« ai-je finalement atteint l’épanouissement ? », descendons nos attentes d’un cran et tentons simplement de nous sentir un peu mieux qu’hier.

Au lieu de traquer le bonheur, cueillons le mieux-être.