Nous évoquons souvent l’intelligence, en disant d’une personne qu’elle est plus ou moins intelligente. Néanmoins chacun de nous à sa propre définition de l’intelligence, et les avis divergent. A première vue, nous abordons cette notion en parlant de l’intelligence se référant à l’intelligence dite « classique ». Elle se rapporte aux capacités logico-verbales, aux capacités logico-mathématiques, et enfin à l’habileté visuo-spatiale. Cependant, il est important de ne pas oublier l’intelligence dite « émotionnelle ». Elle se réfère quant à elle aux facultés intuitives des individus.
L’humain possède-t-il plusieurs formes d’intelligence ?
Howard Gardner, psychologue américain, est le premier à avoir revendiqué l’existence de multiples intelligences. Il existe selon lui neuf formes d’intelligence différentes. Aux intelligences logico-mathématiques, logico-verbales et visuo-spatiales, viennent ensuite s’ajouter différentes intelligences. Nous les appelons l’intelligence : « musicale », « corporelle », « émotionnelle », « naturaliste » et enfin « existentielle ».
L’intelligence émotionnelle fait donc partie d’une forme d’intelligence, au même titre que les huit autres. Elle est définie comme étant la capacité pour un individu à s’«identifier, analyser, exprimer et maîtriser » ses émotions. Ce serait alors cette intelligence qui nous confère la capacité de modifier et d’ajuster nos comportements. Ce qui nous permet de nous adapter à notre environnement, au monde qui nous entoure. L’intelligence émotionnelle se réfère également à la capacité de se comprendre soi-même et de comprendre autrui.
Il faut préciser que parmi ces neuf formes d’intelligences que nous possédons, nous avons des formes d’intelligences dites « dominantes ». Nous utiliserons effectivement davantage une ou plusieurs formes d’intelligence. Cela varie selon nos gènes, l’éducation que nous avons eue, puis notre parcours de vie.
Deux hommes se sont aussi intéressés à l’intelligence émotionnelle. Le premier est Peter Salovey, psychologue social américain et actuel président de l’Université de Yale. Le second est John Mayer, psychologue américain à l’Université du New Hampshire, spécialisé dans l’intelligence émotionnelle et la psychologie de la personnalité. Ils ont ainsi développé ensemble un « modèle populaire d’intelligence émotionnelle ». Selon eux, l’intelligence émotionnelle « réfère à la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes ». Il est important de rappeler que leur approche est semblable au concept de « l’intelligence sociale ». Cette dernière a été popularisé en 1995 par Daniel Goleman, psychologue américain.
En quoi consiste l’intelligence émotionnelle ?
Daniel Goleman, spécialiste du comportement, établit dans les années 90 cinq éléments clés qui, selon lui, se réfèrent à l’intelligence émotionnelle.
L’auto-analyse
Dans un premier temps il mentionne « l’auto-analyse ». Il la considère comme étant la base de l’intelligence émotionnelle. L’auto-analyse est le fait d’être capable d’identifier nos propres émotions, mais aussi de déterminer nos états intérieurs.
La maîtrise de soi
Puis Goleman évoque la «maîtrise de soi », aussi appelée l’«auto-régulation ». Il s’agit de la capacité à contrôler et canaliser nos émotions. Ce qui permet de ne pas se laisser submerger par ce qui peut être perçu comme étant négatif, par exemple le stress ou la colère.
La motivation personnelle
Vient ensuite la « motivation personnelle », qui passe donc par la recherche de sens. La motivation personnelle nous confère plus de facilités à expliquer ce qui résonne en nous et ce qui nous donne l’énergie d’avancer. Par ailleurs, cette troisième composante nous conduit à apprendre un autre pilier de la motivation : la résilience. La résilience est définie, dans le cadre professionnel par exemple, par l’aptitude d’un individu à se reconstruire à la suite d’un échec ou d’un événement marquant. Ce qui est un échec au premier abord, devient alors un apprentissage pour quelqu’un faisant preuve de résilience.
L’empathie
La quatrième clé de l’intelligence émotionnelle est l’empathie. Cela renvoie à la capacité pour un humain à comprendre les émotions d’autrui. C’est donc une qualité qui nous permet de mieux connaître notre interlocuteur et de tendre vers une communication efficace. Car elle sera davantage positive et bienveillante. En étant apte à considérer les sentiments et préoccupations d’autrui, sans aucun jugement de valeur, une personne empathique pourra avoir plus facilement de bonnes relations sociales. L’empathie est effectivement un trait de personnalité jugé essentiel pour construire de bonnes relations. Il faut toutefois la distinguer de la compassion.
La sociabilité
Enfin, la dernière clé est la « sociabilité ». Essentielle pour être à l’aise en société, elle vise à bâtir et entretenir les relations entre humains. Cette dernière clé est celle qui nous permet de communiquer avec une certaine aisance, pour satisfaire nos droits, envies et besoins. De plus, selon Goleman, elle met en lumière un autre pilier de l’intelligence émotionnelle : l’assertivité. L’assertivité est la capacité pour quelqu’un à s’exprimer, ou encore défendre ses droits, mais sans empiéter sur ceux des autres.
Par conséquent, il est important de ne pas omettre l’intelligence émotionnelle quand nous parlons de l’intelligence. Comme l’ont prouvé les nombreux psychologues évoqués, cette intelligence est très importante, voire essentielle. C’est elle qui nous permet d’évoluer en société, de créer des liens, de comprendre les émotions et les sentiments, qu’il s’agisse des nôtres ou ceux d’autrui.